Apsi devient une référence en Permaentreprise !

août 2024
Temps de lecture : 15 min
Couv2

Dans le cadre de la nouvelle édition du livre “La permaentreprise, un modèle viable pour un futur vivable”, écrit par Sylvain Breuzard, Thibaut et Charlotte ont contribué à l’enrichir au travers de leurs témoignages en tant que co-dirigeant et responsable RSE d’Apsi, permaentreprise établie depuis juin 2023.

On vous partage ici les quelques pages qui leurs sont dédiées :

“ Je pense que notre engagement sociétal et environnemental, et par conséquent tous les défis que nous allons relever en tant que permaentreprise,  feront aussi la valeur de l’Entreprise demain”

Pouvez-vous restituer l’évolution de votre métier ?

Ce qui nous rend heureux, c’est d’entendre nos clients nous dire, quelques mois après la réalisation des chantiers “il y a quelque chose qui se passe !”. Ce quelque chose, que nous appelons en interne « les good vibes » ce n’est autre que les relations humaines. Donc notre pari est simple : s’il y a des relations humaines, il y aura de la performance pour l’entreprise. Le bureau est un catalyseur de relations humaines.

Auparavant, les gens allaient au travail quand ils venaient au bureau. Maintenant avec le travail hybride, les collaborateurs viennent dans l’entreprise pour vivre une expérience différente de celle de la maison et cette expérience tourne autour du collectif. Pour que l’intelligence collective fonctionne, pour qu’on puisse travailler à plusieurs, il faut que les espaces se réinventent.

Ma conviction, à travers mon expérience, c’est qu’il n’y a pas de changement de culture managériale sans changement d’espace, et pas de changement d’espace réussi sans changement de culture managériale. L’espace est transverse. Il impacte les comportements, il crée de nouvelles relations humaines. C’est un vecteur de transition. Mais pour que ça marche, il faut que l’aménagement soit en adéquation avec les mots du dirigeant, avec le comportement des managers, les process internes, le vivre ensemble, la culture. L’espace et l’environnement de travail sont des composantes importantes.

C’est pourquoi, nous sommes progressivement passés d’une entreprise de distribution de fournitures de bureaux à la conception et la réalisation d’espaces de travail. Aujourd’hui, nous aidons nos clients à réfléchir à leur culture et à s’en approcher par un aménagement aligné et réussi qui développe la créativité et la coopération, engendre l’épanouissement au travail, favorise l’adhésion et l’enthousiasme.

 

Quels sont été les impacts du déploiement du modèle permaentreprise ?

Ecoconception

Nous avons fait un gros virage stratégique vers l’écoconception. Nous pourrions très basiquement nous dire : “les clients font des travaux et ne se posent pas la question de savoir si les matériaux sont recyclables, s’ils viennent de loin, s’ils contiennent des solvants…” et donc ne rien faire. Mais ce n’est pas notre vision. Que ce soit pour les travaux ou le mobilier, nous commençons à faire un travail de technicité et nous voulons être reconnus demain sur des aménagements “propres” en termes matériels.

Nous sommes en train de construire nos propres outils d’évaluation. Pour le mobilier de bureau, nous avons créé un “Eco-score” un outil de sensibilisation maison pour accompagner nos clients vers des projets d’aménagement mobilier plus responsables et durables. L’éco-score évalue l’impact environnemental (mais aussi social et éthique) du mobilier neuf sélectionné et intégré au projet d’aménagement, sur la base des critères suivants : provenance et types de matières premières utilisées, situation géographique des usines, démarche éthique et sociale, labels environnementaux du fabricant.

Il s’agit d’une première étape de notre engagement vers l’ecoconception globale des espaces de travail qui sera suivi d’autres développements, notamment en élargissant le principe à nos activités travaux, conception architecturale et fournitures de bureau.

Nous sommes en train de créer une offre de sensibilisation auprès de nos clients pour leur permettre de mieux appréhender ce qu’est un projet écoconçu. Nous allons développer des partenariats à échelle locale. Nous avons déjà investi à l’échelle lyonnaise, dans une menuiserie pour rapatrier une partie de notre production à Lyon et produire nous-mêmes une partie du matériel de rangement. Nous travaillons avec des fabricants très engagés. Nous nous obligeons à travailler avec des fabricants européens, dans un niveau de gamme de qualité plus élevée. Nous confortons notre positionnement haut de gamme et nous le communiquons.

Nous voyons aussi un autre levier dans l’écoconception : ce sont les usages. Cela va être une nouvelle offre. Nous allons accompagner nos clients à sensibiliser leurs collaborateurs car 50 % des économies potentielles dans un bâtiment se font par les usages. On peut avoir un bâtiment écoconçu mais si les utilisateurs à l’intérieur n’ont pas les bons réflexes… ça ne va pas fonctionner et cela peut même s’aggraver avec un effet rebond par rapport à la démarche de départ. Nous allons donc accompagner les utilisateurs dans leurs comportements face au chauffage, à la climatisation, à l’éclairage, avec le suivi de consommation mais aussi aux écogestes du numérique, au tri des déchets… tout ce qui concerne la dimension humaine et comportementale à l’utilisation du bâtiment.

Enfin, nous avons un troisième levier : celui de la communication et la sensibilisation à l’intérieur du bâtiment pour pérenniser l’ensemble avec l’idée de ne pas voir un bâtiment écoconçu comme une contrainte pour l’utilisateur, mais montrer que cela peut être ludique.

 

Ce virage stratégique et ces nouvelles offres sont le fruit d’un “un bon karma”, c’est-à-dire la jonction entre le modèle permaentreprise et la volonté que nous avions de nous transformer en prenant le parti d’innover, de faire du frais, du neuf et d’insuffler du sens.

Avant nous parlions de projets green, mais le modèle perma a vraiment permis de structurer la réflexion, de savoir comment la déployer et de comprendre à quel point c’était central dans notre stratégie. Aujourd’hui, après tous les ateliers que nous avons faits ces derniers mois sur les enjeux, tous les collaborateurs ne sont pas sensibles au même niveau, mais chacun se sent concerné pour agir à son échelle et se pose la question de savoir si “c’est perma ?”

 

Management

Nous voulons préserver un management qui favorise l’enrichissement personnel à travers l’épanouissement professionnel. Cela veut dire concrètement développer une gestion humaine de l’entreprise, en accord avec notre raison d’être. Je vous donne un exemple de réalisation : nous allons nous faire évaluer par nos collaborateurs chaque année sur le plan managérial autour de 70 questions, pour mieux répondre aux attentes et besoins.

Nous cherchons également à améliorer nos process internes en accord avec les 3 principes éthiques de la permaentreprise. Cela nous conduits à avoir une réflexion collective interservices sur les process en place ; accélérer les “vis ma vie collaborateur” avec un rapport d’étonnement et des comptes-rendus ; nous incitons aussi tous les managers à passer une journée dans un autre service. Enfin, nous privilégions les apports collaboratifs aux process lourds. Nous avons dernièrement organisé un exercice de design thinking en interne 2 fois 2 jours, avec une personne par service. Nous avons appelé ça L’atelier « Mob Parfait ». L’impact a été mille fois plus important que tous les process que nous aurions pu inventer  ! Les personnes ont dit “j’ai compris ton métier”, “je vois l’impact de mon travail sur le tiens”…

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Comment en êtes-vous arrivés au modèle permaentreprise ?

J’ai été séduit par la « perma » car ce n’est pas un label, un drapeau qu’on agite sur les réseaux sociaux. Je n’aime pas les trucs pour faire de la communication.

Je voulais me mettre un coup de pression sur ces sujets-là, et dans la permaentreprise,  j’ai trouvé qu’il y avait tellement plein de bon sens, quelque chose de sincère, d’authentique, d’accessible. Nous n’étions pas dans la course au label, mais plus dans la course d’un projet d’entreprise. Un model, une vision, un état d’esprit. Et d’ailleurs, nous communiquons peu sur le fait que nous sommes permaentreprise. Nous allons d’avantage communiquer sur les transformations profondes que la perma va provoquer.

Quand nous nous sommes lancés, nous avions la chance d’avoir un bon terreau, les esprits étaient préparés, nous nous posions déjà ces questions. Depuis quatre ans, nous avions déjà évolué sur ces questions, avec des petits groupes et à petite échelle. La permaentreprise nous a permis de structurer nos réflexions, et de creuser plus loin les sujets, d’être moins en surface

Ce qu’il y a de génialissime dans ce qu’a fait Sylvain Breuzard, c’est qu’il a écrit une méthode pour y arriver. C’était la première fois que je lisais un livre où j’avais le pourquoi et le comment. J’ai trouvé ça très intéressant ; et puis, le parcours de l’entrepreneur et la réussite de l’entreprise rendaient le modèle crédible.

Quand vous êtes une PME de 50 personnes, parce que quand nous avons commencé, nous devions être 50, vous n’avez pas forcément les bons outils et les bonnes compétences pour vous lancer dans un tel projet. Le fait d’avoir une méthode et de former des permaleaders est sacrément aidant ! Nous avons donc suivi la méthode, Charlotte a suivi l’Ecole de la permaentreprise, nous avons recruté une personne en alternance pour l’aider. Nous avions la méthode, nous avons mis les ressources, nous avons libéré du temps à Charlotte sur son métier d’architecte d’intérieur et puis nous avons essayé d’embarquer le plus grand nombre.

Enfin, le projet perma est compatible avec la croissance. Mais la croissance raisonnée. Et je suis certain qu’il va générer d’avantage de business que ce que nous aurions imaginé au départ. Il y a beaucoup de choses que nous avons mises en place qui vont dans ce sens, en cherchant toujours à rester congruents, c’est-à-dire fidèles à notre promesse.

 

Un conseil pour un dirigeant qui souhaiterait prendre le chemin de la permaentreprise ?

Je lui dirais :

“Prenez le temps d’étudier le projet, soyez prêts à rebattre les cartes personnellement, jusqu’à remettre en question la stratégie de l’entreprise, son model de gouvernance, son management, son modèle économique. Je pense que notre engagement sociétal et environnemental, et par conséquent tous les défis que nous allons relever en tant que permaentreprise,  feront aussi la valeur de l’Entreprise demain”

Cela ne sera pas qu’une lecture de bilan, des brevets ou des marchés, dans quelques années,  nous regarderons aussi ces éléments-là.