La génération Y au travail : quels enjeux ?
Pour ce 13ème jeudi d’Apsi, nous avons eu le plaisir d’inviter notre écosystème à venir échanger avec Karim DUVAL, humoriste lyonnais, diplômé de Centrale Paris et ingénieur en informatique pendant 10 ans.
C’est à partir de son précédent spectacle “Y”, consacré à cette génération dont il se revendique de par son âge et son parcours, que nous lui avons demandé de venir répondre avec une touche d’humour à la question « Sens au travail, agilité, bienveillance… tarte à la crème ou véritable enjeu de management pour attirer les générations Y & Z ? ».
Nous vous proposons de découvrir dans cet article un résumé des principaux éléments d’analyse évoqués par Karim au cours de cette matinale.
Revenir à la génération des Boomers pour comprendre la génération Y
Pour comprendre où l’on va, il est toujours intéressant de savoir d’où l’on vient. Remontons aux grands-parents des Y, les baby-boomers (la génération B). Cette génération d’après-guerre a connu le plein emploi, un monde sans terrorisme ni SIDA. Ils ont pu offrir des conditions de vie exceptionnelle à leurs enfants, tout en leur remémorant qu’ils avaient de la chance et que la technologie c’était l’avenir.
Ils martelaient aussi à cette génération de X « On ne quitte pas un boulot ». C’est aussi la dernière population qui a connu le service militaire et qui a, de ce fait, la notion de hiérarchie (verticale) plutôt bien ancrée.
Née entre 1980 et 2000, la génération Y s’est construite de l’héritage de ses parents (les X) mais également de ses grand parents (les B, comme il aime les appeler – plus connus sous le nom de “boomers”) avec lesquelles elle peut encore échanger. Vieux (c’est lui qui le revendique !) représentant de ces vingt-quarantenaires, Karim a rappelé que cette génération, à la différence des précédentes, a grandi dans un monde incertain. Face à ce manque de projection, estimant ne pouvoir compter que sur elle-même, elle est amenée à envisager l’avenir d’un point de vue individuel (1 jeune sur 4 a confiance en l’avenir, mais 3 jeunes sur 4 ont confiance en leur avenir). D’où cette recherche du job à la carte, sur mesure, et par voie de conséquence cet engouement des environnements de travail personnalisés, faits d’espaces de cocooning… donc APSI détient tous les secrets !.
“La génération Y ne veut pas de managers mais ne souhaite pas non plus manager”
Karim explique le rapport des Y à la hiérarchie (peu enclins aux relations verticales, à recevoir des ordres, etc…) par, notamment, le fait que cette génération n’a pas connu le service militaire (toutes les personnes nées après 1978 en sont exemptées).
Aussi appelée génération « Why », les Y ont besoin de comprendre pourquoi ils font les choses. Leur manager devra justifier ses choix sans les imposer. Aussi, le concept d’intrapreneuriat convient bien à nombre d’entre eux : il permet de donner de la liberté d’action tout en restant dans un espace encadré et confortable !
Aujourd’hui, dans de nombreuses structures, notamment les plus grandes, le manager est finalement un simple transmetteur d’informations entre les strates hiérarchiques du millefeuille dans lequel il s’inscrit. La plus-value du poste reste assez floue et s’il a été un objectif pour de nombreux X, il peut avoir tendance, aujourd’hui, à être fui par les trentenaires.
Suggestion (“d’un mec qui n’a managé que deux ans, il y a plus de dix ans”): Intégrez des tâches qui sont liées au cœur de métier de l’entreprise, donnez des responsabilités avec un réel pouvoir d’action auprès de l’équipe et vous verrez revenir un intérêt pour les postes de manager dans votre entreprise.
Nous avons partagé à Karim le nom de nos managers chez Apsi, les facilitateurs… appellation qu’il ne s’est pas privé de « taclé » avec humour et justesse ! Car en effet, si c’est surtout pour la symbolique que nous avons souhaité donner un autre nom à nos managers, nous restons bien conscients que la génération Z qui arrive, sera encore plus intransigeante envers eux et les missions qui lui seront confiées.
C’est finalement avec une belle note d’espoir que nous avons clos l’échange, car Karim Duval a conclu que même si cette génération est encore étrangère à nombre de managers en place aujourd’hui, c’est certainement autour de la valeur du travail et du sens que nous saurons lui proposer que nous arriverons à coopérer tous ensemble, pour avancer dans un environnement mouvant.
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