Qualité des espaces de travail : un levier pour favoriser la transition écologique ? Explications grâce aux sciences comportementales !

septembre 2024
Temps de lecture : 5 min
Les Jeudis d’Apsi – image vignette

Lors de notre 14ème jeudi d’Apsi, nous avons eu l’immense plaisir de prendre le petit déjeuner avec la docteure en psychologie sociale Delphine Labbouz et de comprendre comment la qualité des espaces de travail peut influencer l’impact écologique de l’entreprise.

Grâce à sa spécialisation en transition écologique, Delphine nous a éclairés sur l’importance des comportements pro-environnementaux. Elle a partagé le fruit de ses recherches en entreprise sur les facteurs clés qui influencent ces comportements et l’impact significatif du confort perçu sur les lieux de travail.

Nous vous dévoilons un résumé de cet échange passionnant !

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Qu’est-ce que la psychologie sociale ?

La psychologie sociale est une discipline scientifique qui permet de comprendre et d’expliquer comment les pensées, sentiments et comportements des individus sont influencés par les autres.

Des enquêtes de terrain (entretiens, observations, questionnaires) permettent de poser un état des lieux initial pour identifier les motivations et freins comportementaux, les résistances et leviers. Ensuite, des interventions sont mises en œuvre en s’appuyant sur les leviers psychosociaux du changement afin d’optimiser l’efficacité des actions. Des évaluations qualitatives et quantitatives sont utilisées pour identifier les points positifs et les pistes d’amélioration.

Les principaux modèles des comportements

Certains modèles comportementaux mettent en avant les principaux déterminants des comportements :

  • L’intention d’agir
  • L’attitude (les croyances quant aux conséquences, positives ou négatives, du comportement)
  • La norme subjective (les croyances concernant l’avis des autres)
  • Le contrôle comportemental perçu (sentiment de contrôle personnel et d’auto-efficacité)
  • La conscience du problème environnemental
  • L’attribution de responsabilité
  • La norme morale (sentiment d’obligation morale d’agir pour être en accord avec ses valeurs)

Comportements pro-environnementaux au travail, de qui dépendent-ils ?

Les comportements pro-environnementaux au travail ne font pas partie des missions des salariés. Ce sont des comportements individuels, volontaires, qui ne peuvent pas être exigés de la part des supérieurs hiérarchiques.

On parle de comportements de citoyenneté organisationnelle dirigés vers l’environnement (CCOE). Le modèle ci-dessous présente l’ensemble des facteurs qui influencent de façon significative l’adoption de CCO-E.

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Exemple de facteur contextuel : l’espace de travail.

La qualité perçue de l’espace de travail est un élément prédictif des comportements éco-responsables en milieu professionnel. En effet, plus les salariés sont satisfaits de leur espace de travail, plus ils agissent de façon éco-responsable au travail.

Lorsque les salariés perçoivent l’espace de travail procuré par leur organisation comme confortable, ils peuvent l’interpréter comme un signe de respect et de considération de la part de leur employeur, ce qui active la norme de réciprocité et l’envie de s’investir pour la transition écologique.

La possibilité de personnaliser son espace de travail (faire des choix sur l’aménagement, les couleurs, le mobilier,…) permet de se l’approprier, ce qui créé un rapport affectif et identitaire au lieu de travail, augmentant ainsi l’attachement des salariés, avec de multiples conséquences positives en termes de confort perçu, satisfaction, motivation et productivité.

Cette personnalisation peut être réalisée au travers d’ateliers avec un panel de collaborateurs. On peut également prévoir des ateliers d’appropriation aux nouveaux usages, afin de présenter les espaces, le mobilier et les règles d’utilisations afin de faciliter l’adaptation aux nouveaux espaces.

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Comment accompagner les changements ?

Afin d’accompagner les changements de comportements, il est important d’adapter les actions en fonction du stade de changement auquel se situe un individu ou un groupe. Communiquer et sensibiliser permet de rendre les individus plus favorables à un sujet mais c’est insuffisant pour provoquer un changement de comportement. Il faut également susciter des motivations internes en donnant envie, avec des témoignages de pairs, renforcer le sentiment de contrôle, favoriser l’engagement, valoriser les pratiques et les émotions positives, renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe, créer de nouvelles normes sociales.

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Cet article est un premier éclairage, une étape d’ouverture et peut-être un déclic sur le lien entre qualité des espaces de travail et adoption de comportements pro environnementaux positifs.

Une étape d’ouverture sur le chemin du changement que nous avons à cœur de faciliter pour une pleine réussite des projets d’aménagement d’espaces de travail.