Et si l’immobilier d’entreprise se réinventait au travers de l’usage ?

Dans un projet immobilier, intégrer les besoins des collaborateurs va bien au-delà des objectifs financiers. En effet, face aux évolutions des modes de travail et aux attentes des utilisateurs, l’immobilier d’entreprise vit une véritable mutation. Loin des bureaux figés d’hier, il s’oriente vers des espaces flexibles, pensés pour s’adapter aux usages réels. Une approche où les collaborateurs gagnent en liberté et les entreprises en efficacité.

Le retour en grâce de l’usage ?

Par : Marion Aunier & Marie-Charlotte Perrier – Fondatrices de COLIBRIMM

Comme une marotte depuis le Covid, l’usage tient sa place depuis 4 ans sur le podium des discussions immobilières.
Tout d’abord, au cœur des articles RH évoquant l’engagement collaborateur, entraînant avec lui les questions d’aménagement ou de services dans les immeubles. Lors de conférences, aussi, au sein desquelles on débat sur la destination future des millions de m² construits mais désespérément vides. Sur les réseaux sociaux, enfin, lorsqu’il est abordé à la lumière des coûts de consommation, de maintenance et autres charges associées à l’occupation.

La crise sanitaire puis celle de l’économie immobilière mettent en exergue la question de l’usage tant elle semble avoir été négligée jusqu’à créer une véritable déconnexion avec l’offre.
Un projet de déménagement (dans l’existant ou dans le neuf) emmène avec lui beaucoup plus d’enjeux que celui de trouver une surface disponible. C’est une démarche complexe qui mobilise de nombreux intervenants extérieurs. Entamée au coup par coup et sans anticipation, c’est le risque d’un résultat couteux et éloigné des objectifs de départ.
L’objectif est donc de (re)faire parler les mondes, (re)permettre aux entreprises de faire correspondre leurs besoins et leurs usages spécifiques à une offre immobilière adaptée.

Réfléchie sous forme de stratégie claire englobant les objectifs techniques, RH, financiers, juridiques et de planning avec des équipes armées pour les mettre en cohérence et les piloter, c’est la garantie d’un projet réussi et satisfaisant pour tous.
Redonner sa place à l’usage passe par notre capacité à enfin offrir aux entreprises un accompagnement clair, dynamique et qui centralise les compétences.

Notre moralité : Mieux vaut ne pas être seuls et être bien accompagnés !

L’usage au centre de l’Activity Based Working

Dans un environnement de travail en constante mutation, il est essentiel de comprendre comment les usages au sein des bureaux influencent notre manière de travailler. Et ainsi de penser le projet d’espace par les usages propres à chaque organisation.

L’Activity Based Working (ABW) ou « travail basé sur les activités » est une méthode d’organisation du travail qui repense l’utilisation des espaces de bureau et les façons de travailler. Au lieu d’avoir une place attitrée, les collaborateurs choisissent leur lieu de travail dans le bâtiment en fonction de la tâche à réaliser. Le principe fondamental de l’ABW est de fournir différents lieux équipés pour différentes activités. Ainsi, un employé qui a besoin de concentration pourrait choisir un espace silencieux et isolé. Des zones dites « open-space » favorisent les échanges informels, tandis que des salles dotées d’une excellente acoustique et équipées en visio sont dédiées aux réunions.

Mettre l’usage au centre des réflexions d’aménagement offre une plus grande flexibilité à l’organisation et aux employés, favorise la productivité, la créativité et la collaboration. Ainsi, le bâtiment sera in fine plus confortable pour les équipes et adapté aux besoins des collaborateurs tout en prenant en compte les impératifs et les ambitions de l’entreprise.

Partir des usages pour penser son bâtiment : une démarche innovante

Dans le cadre de la construction de son nouveau bâtiment tertiaire, le maître d’ouvrage va devoir passer par une étape de programmation. Elle synthétise la raison d’être du projet, les éléments structurants, l’organisation des équipes, les usages… qui permettent de dériver des surfaces à prévoir, une organisation souhaitée des flux dans le bâtiment. Soigner la programmation est crucial pour réaliser un bâtiment qui va pouvoir s’adapter à son évolution et assurer le soutien de ses activités. Il convient donc de dépasser les seules données quantitatives et factuelles, et de prendre en compte les besoins des équipes, voire même de les impliquer dans le processus de réflexion.

Le cas Sandvik

Après avoir participé à des ateliers de réflexion sur les enjeux et sur la vision du projet et diverses «Learning Expeditions» animés par les équipes d’Apsi, la direction de Sandvik Mining Construction France a constitué une équipe projet composée de collaborateurs de différents services et de tous niveaux hiérarchiques afin de préparer, sur la base des besoins métiers, le programme de consultation à destination des architectes.

Le siège suédois de Sandvik nous a incités à nous poser les bonnes questions sur les usages d’un bâtiment tertiaire. L’objectif est bien évidemment d’optimiser le nombre de mètres carrés alloués aux bureaux classiques et individuels tout en valorisant les espaces collaboratifs. Je pense que les collaborateurs vont trouver de la valeur ajoutée à venir au bureau grâce aux conditions de travail proposées : confort de travail et de vie, communication inter et intra-équipes. Le bureau sera un véritable lieu de vie. Je suis convaincu qu’aujourd’hui on ne pourrait pas réaliser un bâtiment de bureau sans intégrer les usages très en amont. In fine, cette approche nous permettra d’accroitre l’attractivité du site tant en interne qu’en externe.

Philippe BOIS
Responsable du Site Sandvik Mining Construction France