Les cinq clés du succès de l’ABW

janvier 2025
Temps de lecture : 9 min
APSI CIC Factory 42 © G Perret

Comme nous l’avons vu dans de précédents articles – Comment aménager ses espaces de travail aujourd’hui ? et Le cas de Sandvik, l’Activity Based Working (ABW), le travail basé sur les activités, est une approche holistique de l’aménagement des bureaux qui se veut vecteur du collaboratif et du collectif et qui va ultimement soutenir le bien-être au travail des collaborateurs, mettant l’humain au centre des réflexions d’aménagement et de management.

Si chaque entreprise est unique et nécessite une approche et une solution différentes, la réussite de la mise en place de l’ABW s’appuie sur cinq clés qui sont, elles, universelles !

L’Assistance à Maitrise d’Usage

1- La congruence du projet

Décider de réaménager ses espaces de travail répond toujours aux enjeux de l’entreprise, que ce soit booster son attractivité, casser les silos et augmenter la productivité, ou bien accompagner sa croissance.

Espaces, usages et management doivent donc servir le même objectif : tous ces aspects sont liés pour que le projet ait du sens et afin d’assurer l’adhésion des collaborateurs. C’est pourquoi la mise en place de l’ABW est bel et bien une approche holistique : on réfléchit nécessairement à toutes ces caractéristiques lorsque l’on se penche sur les différentes activités qui composent le travail de chaque collaborateur.

2- L’implication des équipes

La co-construction d’un tel projet est essentielle pour que les employés s’en sentent acteurs et que les nouveaux aménagements et la mise en place de nouvelles façons de travailler ne soient pas vécus comme des contraintes imposées par le management. Les impliquer dès le début des réflexions leur permet de se sentir écouter et par la suite de prendre conscience que ces nouveaux espaces ont été réalisés avec et pour eux.

Afin de créer un environnement de travail attractif et agréable, l’avis des collaborateurs sera sollicité non seulement sur des questions fonctionnelles mais aussi esthétiques à travers divers ateliers : on peut commencer par leur présenter des moodboards et leur offrir le choix entre différentes ambiances, puis les faire réfléchir sur leurs goûts, leurs besoins et leurs habitudes afin d’en extraire l’essentiel et les non-négociables pour que les attentes et les envies des uns et des autres cohabitent harmonieusement.

Selon le sociologue Xavier Baron, le fait que les équipes soient impliquées dans la réalisation de leurs espaces serait même la seule condition qui assure son succès. Chez Apsi, nous avons décelé encore 3 clés de réussite.

© Guillaume Perret Photographe

3- La prise en compte du sentiment d’appartenance et du besoin de territorialité

Avec la mise en place du travail hybride, certaines solutions d’aménagement telles que le flex office ont été privilégiées et cela a pu entraîner une homogénéisation des postes de travail et donc une perte d’individualisation. Pourtant cette notion est essentielle au bien-être des collaborateurs : elle a trait directement au sentiment d’appartenance. Pour sentir que l’on fait partie de quelque chose, d’un groupe notamment, on a souvent besoin de s’en approprier les codes et les lieux.

En effet, lorsque chacun avait son propre bureau, il pouvait le décorer avec quelques photos ou son pot à crayons préféré, comme on le fait chez soi. Sans bureau fixe, la personnalisation de l’espace qui permet de faire sien un lieu et d’y insuffler de la vie doit être envisagée d’une nouvelle façon.

Comme vu dans le paragraphe précédent, impliquer les collaborateurs dans la création de leurs espaces de travail est un moyen d’y parvenir.

D’autr>Stamina.

La notion de territorialité peut également être envisagée du point de vue d’une équipe au sein de l’entreprise – celle des commerciaux ou des ressources humaines par exemple. En arrivant dans leur zone ou à leur étage, on comprend tout de suite « chez qui » l’on est, grâce aux couleurs, aux matières et à la signalétique : le collaborateur de cette équipe verra son sentiment d’appartenance décuplé, car il sentira qu’il fait partie d’un groupe spécifique au sein d’une plus grosse entité.

4- La stimulation des comportements humains vertueux

Comme on l’a vu dans l’article Qu’est que le bien-être au travail au juste ? et lors du 14ème Jeudi d’Apsi avec Delphine Labbouz, Docteur en psychologie sociale, les espaces influencent les comportements humains. On remarque notamment que les non-lieux sont plus rapidement dégradés et salis car personne ne s’en sent responsable, tandis que chacun va avoir tendance à prendre soin de son habitat car il estime qu’il en a la charge.

D’après Frédéricke Sauvageot, Directrice de la QVT du Domaine Immobilier et des Espaces de travail chez Orange, dans son interview pour Workplace Magazine, cela se vérifie également en entreprise et au bureau puisque « c’est bel et bien l’espace qui va conditionner le comportement du salarié en tant qu’individu dans son collectif de travail ».

Selon ce principe, si l’espace invite à la collaboration, à la mobilité et à l’échange tout en stimulant ce sentiment d’appartenance – à savoir « on peut y vivre, y créer des liens, […] s’y ancrer » -, les individus vont avoir tendance à bouger dans l’espace, à aller à la rencontre de l’autre, à communiquer davantage.

De plus, selon Camille Rabineau, spécialiste de l’aménagement des espaces de travail, dans une interview de Welcome to the Jungle, « il est important de soigner ces différents lieux, de les rendre attrayants et agréables, et de créer des « nudges », de nouveaux réflexes de travail [et d’assurer] une congruence entre les utilisations prévues des espaces et l’atmosphère qu’ils véhiculent».

Ainsi, l’espace pensé par et pour les collaborateurs devient un véritable lieu de vie qui suscite l’envie de s’y rendre. Se crée alors un cercle vertueux entre le tangible – l’espace – et l’intangible – les comportements.

Apsi Rillieux – 2020

5- La création de nouveaux rituels d’entreprise

Une fois les espaces aménagés et installés, à disposition des équipes, l’accompagnement ne s’arrête pas là : on entre alors dans la phase d’acculturation. Cela consiste à créer de nouveaux rituels et de nouvelles habitudes afin que les employés s’approprient les espaces pour de bon. Ultimement, il leur sera naturel d’utiliser toutes les zones à leur disposition en fonction des tâches à effectuer : cela fera partie de leur routine.

Pour ce faire, on peut envisager de donner un tour des nouveaux locaux en expliquant les usages et les fonctionnements des mobiliers si besoin, demander aux collaborateurs de transmettre leur feedback sur les différents espaces ou encore d’écrire une charte du bien-vivre ensemble pour l’utilisation des différents espaces.

 

 

Comme tout changement, la mise en place de l’ABW ne s’impose pas et s’accompagne du début, la phase de co-construction, à la fin, la phase d’acculturation. Une telle approche holistique invite à se pencher sur diverses questions et enjeux globaux et interdépendants, tant du point de vue de l’entreprise que de celui des femmes et des hommes qui la composent. En respectant les cinq clés ci-dessus, c’est le succès assuré !