Le travail hybride, bête noire du lien social ?

février 2023
Temps de lecture : 4 min
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Depuis plusieurs années, on entend parler des « new ways of working » (nouvelles façons de travailler), concept venu de Belgique, et depuis quelques temps des « hybrid ways of working » (façons de travailler hybrides). Si le premier suggère d’explorer divers usages et différentes postures de travail, ainsi qu’une redéfinition du poste de travail à proprement parler, le second pousse le concept encore plus loin et apporte une nouvelle dimension dans l’équation : celle du lieu.

Ainsi, le travail peut s’effectuer en dehors du bureau, que ce soit à la maison ou dans des tiers-lieux : le travail hybride est donc un mix entre travail en présentiel et télétravail. L’une des principales conséquences de sa mise en place dans les entreprises est l’instauration du flex office, qui permet a priori une gestion plus simple des espaces dans ce contexte, mais qui peut parfois accroître le manque de lien social entre les collaborateurs qui ne se croisent plus.

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La mise en place du travail hybride a pris un véritable essor depuis la pandémie et les confinements à répétition. En effet, il a fallu s’adapter rapidement et le télétravail est entré dans les mœurs, les outils informatiques sont devenus plus performants et il est maintenant possible, et même normal, de faire ses réunions en visioconférence ou ses brainstorming sur Mural.

 

La période “Lune de miel”

Au début, on a tous plus ou moins vécu une période de lune de miel avec cette nouvelle façon de travailler : la présence au bureau n’étant plus requise 5 jours sur 5, on pouvait gagner du temps en arrêtant de le perdre dans les transports ou les bouchons, on pouvait mieux se concentrer sur les tâches qui requièrent du calme et toute notre attention, et on pouvait lancer une machine à laver sans prendre une après-midi de congé. Aujourd’hui, c’est souvent une condition sine qua non pour accepter une offre d’emploi : s’il n’est pas possible de faire du télétravail, le candidat préfèrera refuser le poste et aller voir ailleurs.

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Il a ensuite fallu faire face à la problématique du retour au bureau : les collaborateurs ayant pris de nouvelles habitudes et ne voyant pas les bénéfices à revenir en open-space, dans un environnement bruyant, peu flexible et loin de chez eux, ont rechigné à revenir dans les locaux, laissant ces derniers vides et délaissés – des mètres carrés inutiles et coûteux.

Cependant, à la même période, des études ont montré que la productivité au-delà de 3 jours de télétravail avait tendance à baisser. Et surtout, les collaborateurs ont fini par ressentir les aspects négatifs de cet éloignement constant et permanent avec leur équipe : une perte de sens et une baisse du sentiment d’appartenance.

“Loin des yeux, loin du coeur”

À force d’être loin de son équipe, de ses collègues et de ses managers, les liens sociaux se délitent : le rapport annuel de 2022 de l’observatoire international du travail de Microsoft, le World Trend Index, a même révélé que 49% des travailleurs français pratiquant le télétravail ont conservé moins de liens avec leurs collègues depuis la mise en place de celui-ci, et 48% des dirigeants français estiment que c’est aujourd’hui leur plus grand défi managérial.

 

En effet, les managers doivent d’une part faire preuve d’une confiance accrue en leurs collaborateurs : le contrôle n’est plus possible dans la mesure où il a pu être pratiqué par le passé – notamment, on ne mesure plus la performance d’un employé à son taux de présence. D’autre part, garder un lien avec son équipe doit passer par d’autres subterfuges : le management ne peut pas se passer des outils informatiques.

Enfin, on l’entend souvent au détour d’un couloir, mais jamais une réunion sur Teams ne remplacera un échange informel autour de la machine à café. Si les gens ne se croisent pas, ils ont moins d’interactions, et tout le monde y perd en spontanéité, sérendipité et in fine en innovation.

 

Le bureau, vecteur de relations humaines

Le nerf de la guerre est non seulement de maintenir ce lien social et ce sentiment d’appartenance, mais aussi de donner du sens au lieu : le bureau doit rassembler et cristalliser les valeurs de l’entreprise pour donner envie aux employés de s’y rendre et de s’y retrouver.

Réfléchir un aménagement en adéquation avec les besoins des collaborateurs est primordial : chaque métier est différent, chaque entreprise est unique, il est donc nécessaire que l’agencement soit pensé par et pour les équipes. D’autre part, chaque personne possèdant un caractère distinct, chacun a des besoins divergents : untel préfère travailler dans le silence, unetelle préfère un léger bruit de fond, untel a besoin de lumière et d’une vue dégagée, unetelle préfère se sentir dans une bulle. C’est pourquoi il est si important de varier les positions de travail et les usages.

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Les espaces multifonctionnels et modulables selon l’envie font fureur : en moins de mètres carrés, on peut cumuler plusieurs fonctions. Les espaces d’échanges, aussi bien formels qu’informels prennent le pas sur les postes de travail classiques : si l’on n’a plus besoin d’être au bureau pour effectuer ses tâches quotidiennes et solitaires, on y vient pour rencontrer les autres, échanger et collaborer – il faut donc que les espaces soient pensés de la sorte pour être plus attractifs qu’une réunion Teams ou Zoom.

 

Nouveaux challenges liés au travail hybride

Pour que le travail hybride reste une expérience positive et profitable, il ne faut pas négliger les aspects énoncés ci-dessus : un management par la confiance et des espaces qui favorisent les relations humaines et la coopération.

Pour le premier, c’est ce que l’on souhaite à tous les managers de réussir, pour le second, vous pouvez faire appel à Apsi  !